Collection mythologique
... depuis 2014
Nymphes, Lolitas, Femens
Cette nouvelle série a débuté en 2014.
Dans le processus créatif, s’est mis en place un esprit de synthèse de mon travail commencé il y a 15 ans.
Il y a eu :
- Le dessin à l’encre : des réseaux oniriques
- Le volume dans des représentations du corps en creux
- Le travail numérique à partir de photos
- Les performances avec mon goût pour la théâtralité
- Les installations, avec aujourd’hui des petites installations
"le groupe statuaire".
Dans mon souci de référence à l’histoire de l’art, mon travail
aujourd’hui trouve ses racines dans l’art étrusque, puis à d’autres époques et
dans d’autres parties du monde sous la forme d'oeuvres en porcelaine, ivoire, nacre,
etc...
J’y fais de cette manière apparaître :
- mes axes de recherches habituels : les processus de métamorphoses, le corps, le féminin, ma passion et mes recherches sur le textile, la parure, te travail sur l’enveloppe, mon regard sur le monde
- mes sources d’inspiration : l’univers onirique, la mythologie, les arts populaires, les artistes du passé et
les mouvements artistiques : Jerome Boch, Degas, Cranach, Bacon, les surréalistes , le pop-art, etc...
- mon intérêt pour le monde qui m’entoure:
Il y a eu la tente des SDF, la vache en élevage intensif, les tabous sociétaux sur le corps de la femme.
Aujourd’hui, je m’intéresse à des manifestations identitaires de jeunes
femmes
qui se traduisent par une certaine tenue vestimentaire accompagnée d’un comportement spécifique et d’une revendication : lolitas japonaises, femens, Pussy
Riot.
J’ai mis en route mes jeux créatifs :
- expérimentations, associations, juxtapositions, transpositions, jeux qui consistent à
faire côtoyer des mondes très éloignés les uns des autres.
- parmi ceux-ci, les scènes de nymphes et déesses de la mythologie
gréco-latines
rencontrent les jeunes femmes d’aujourd’hui.
J’utilise des matériaux banals : poupées (que j’ai utilisées
dès 2001 dans des performances), montages 3D, ainsi que divers éléments puisés dans la culture de masse.
Fidèle à mes techniques d’assemblage, issues du monde de la couture,
j'ai introduit de nouveaux procédés, notamment le modelage de pâtes polymères dans le traitement des corps et les enveloppes textiles.
Le groupe
statuaire
Les oeuvres qui s’inscrivent dans la catégorie "Petits
mondes", sont un dialogue dedans-dehors qui interroge la cloche en verre ou en plastique.
Les mues 2008-2010
Depuis la préhistoire, l’homme utilise l'animal dans son art, dans ses rites: il s’agit là pour moi de passer cette étape.
- "L’art ne cesse pas d’être hanté par
l’animal".
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- "L’art commence peut-être avec l’animal, du moins avec l’animal qui taille un territoire et fait une
maison."
Géophilosophie De Deleuze et Guattari de Manola Antonioli.
L’animal et moi : Il s’agit de le traiter à ma manière : dans la légèreté, le vide, les jeux de
transparence/ opacité, avec ma technique d’assemblage des textures métalliques.
Je couds, froisse, crochète, plie, brode, applique, juxtapose, attache, fronce, tisse, incruste, imprime avec mes principaux outils.
J'utilise aiguilles, pinces coupantes, pinces de précision, crochets, pinceaux.
Depuis 2001, je pratique l’exploration du monde subtil de l’ouvrage de fils, de ses codes, de son rythme, j’en tire des fils conducteurs, autant de pistes de
travail : gestion du fil, organisation du fil.
Je dompte la fibre métallique, un véritable défi: la laine d’inox, le tulle d’aluminium, les grillages, le fil de fer. J’ajoute les
perles et la peinture.
J’ai trouvé les mues.
Les mues trouvées sont souvent éparpillées : des lambeaux, des morceaux. Par-ci par-là.
Elles ressemblent à des sculptures, figées dans l’espace, inanimées.
Elles ressemblent à mes sculptures, dans la légèreté, la transparence : habitacles inhabités.
Leurs textures sont fines et délicates, précieuses.
Tous touchés, j’ai choisi :
- d’étendre le processus de mue à tout le règne animal
- de développer le travail de la texture
- de jongler avec mes trois principaux matériaux
- de chercher des combinaisons: le jeu des fils en labyrinthe, en torsion, en réseaux, les dessus-dessous, les emmêlés, les pleins et les vides autour de la chose vide.
La mue n’est plus une trace du passé abandonnée. Elle est un ouvrage en
cours. Chaque mue, chaque sculpture est vue sous l’angle d’une réalisation textile: dentelle, crochet, napperons plis, rubans, passementerie. Les toisons, les plumages, les écailles
sont une matière première qui sera transformée, organisée.
Cérémonie de la nature.
J’aime chercher, dans la vision de l’ouvrage en cours, posé, figé, froissé, dans le contraste figuratif-abstrait : l’abstraction naissant dans le pli, la rupture, la déchirure.
L’animal et moi: Il s’agit de le traiter à ma manière : un art ancré, en réaction, contextuel.
Les mues figées deviennent des cavités, des cavernes, des abris, autant de pistes possibles qui peuvent être une réponse au manque de toit du moment.
La sculpture "mue du coquillage" dans sa couleur, le fin tissu évoqué, sa doublure et les cordelettes, fait le lien avec le travail
"je montre la tente" que je développe parallèlement.
L’abri est ouvert.
Des refuges, conçus sur le mode recyclage, ce qui répond aussi à l’urgence actuelle du traitement des emballages-déchets ; je songe aux anciens containers récemment transformés en logements pour étudiants.
Un recyclage qui passe du désordre à l’ordre par les opérations de couture, broderie, crochet.
Les mues, les morceaux trouvés sont transformés, revisités, réactualisés,
ils trouvent une nouvelle fonction.
A travers ces mues :
- le travail du temps
- la capacité de la nature à se renouveler, à recycler
- L’animal comme image poétique, comme prétexte pour parler de nos vies, des métamorphoses, des transformations qui s’opèrent en nous.
L’ouvrage textile qui remplace la fourrure, le plumage, les écailles est là pour parler d’une élaboration, d’une construction nouvelle.
Les sculptures dans l’espace.
Elles vivent dans l’espace tantôt en adéquation avec la nature de l’animal :
- suspendues (la mue du lézard et du poisson s’est opérée sur le lieu de vie de l’animal)
- au sol : (la mue de coquillage, la mue de cheval, la mue de lion).
- soit dans l’intention de présenter la mue comme élément précieux et curieux (sur des socles)en pensant aux "curiosités naturelles" d’Albertus Seba, aux ouvrages ornant les
maisons (napperons), aux maquettes d’architectures.
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Mes cabinets de curiosités.
Depuis 2012
L’idée de concevoir un cabinet de curiosités comme concept scénographique, et en relation avec la nature des
oeuvres que je réalise est née en décembre 2012 dans le centre d’art «
La minoterie » à Nay (64).
La seconde expérience a suivi en juin 2013 dans la salle d’exposition de la ville de St
Jean de Luz, et la troisième en novembre 2013 dans le muséum d’histoire naturelle de la ville de Mont de
Marsan (40) - Musée Despiau Wlerick).
Il n’y a donc pas UN cabinet de curiosités, mais à chaque fois un nouveau, naissant en noces avec le lieu qui se présente.
Je suis fascinée par les cabinets de curiosités de Ferrante Imperato( 1599), Francesco Calzolari
(1622), Ole Worm ( 1655). J'aime le désordre organisé qui caractérise les
cabinets de curiosité, l’idée de collection, la référence aux contenus de l’inconscient, la représentation du musée
d’origine.
J’ai fait des choix, et j’ai souhaité conserver les codes des anciens dans l’hétéroclisme, l’inédit, l’identité des domaines :
- histoire naturelle ( traces végétales, animales, organiques)
- les bijoux
- le costume
- les conserves
- la langue ( les noms des oeuvres sont en latin)
La collection contient :
- des spécimens de mes diverses manières de m’exprimer (matériaux de prédilection : grillage, texture aluminium, laine d’inox)
- sculptures
- montages d’images
- montages 3D
Pour les sculptures Les grandes mues ouvragées, j’ai gardé le principe de muséum avec l’idée de l’étude scientifique.
Le costume, à travers les traces vestimentaires :
A travers les bocaux , les vitrines et certains volumes, j’installe des
"états des lieux" du monde, des dénonciations, des états en voie de rareté :
Enfin, dans ce petit musée personnel : une série de montages- photos à partir d’images
de peintures flamandes du 17e siècle (guirlandes de fleurs) : "Après l’intervention du processus de mue".
Ainsi l'image du vivant se trouve face à l’aspect inerte des mues.
La collection du cabinet est vouée à s’enrichir de nouvelles pièces : en 2014 la pièce
Mon pays d’adoption, tu es un trésor a vu le jour.
BHU 2010
BHU : Bernard l'Hermite l’Urbain.
L’apparition de BHU est le point de rencontre entre mon bestiaire
"les grandes mues ouvragées" et le travail "Je montre la tente".
BHU appartient à la famille des Bernard l’Hermite, une nouvelle espèce est en train de se développer en milieu urbain; c’est un spécimen très rare, donc précieux.
BHU est un petit animal dont le principal souci est la recherche d’un logement : à chaque mue,
il change de maison.
CADEAU DIPLOMATIQUE :
J’offre ce petit animal virtuel
aux ministères de la Ville et du Logement de tous les États.
J’ai rencontré la tradition vivace de l’échange de cadeaux-animaux entre chefs d’État qui ainsi entretiennent des liens, scellent des alliances, soulignent des réconciliations.
De la part de Patricyan : artiste et reine, référence à Honoré de Balzac :
- « L’artiste est un roi »
Le cadeau-animal porte avec lui une invitation à l’action :
- créer un lien : référence à Saint Exupéry, "Le Petit Prince" :
- « Qu’est-ce que signifie Apprivoiser ? c’est une chose trop oubliée dit le renard, ça signifie créer des liens »
- Engager la responsabilité.
- J’imagine et construis LE VOYAGE DE BHU sur FACEBOOK
- Je m’inspire de l’histoire de Zarafa la girafe ( 1826), de l’éléphant de St
Louis (1254), du rhinocéros de Manuel 1er (1515)
- Je construis son déplacement: ( BHU voyagera sur le territoire Facebook et s’arrêtera chez vous suivant les aléas du voyage par la présence de sa photo
sur votre mur). Départ Bayonne ... arrivée à Paris.
- Ce parcours s'est échelonné sur plusieurs mois, à travers le
monde entier.
Les Nids 2014
Dans les oeuvres présentées , j’ai agrandi la collection de nids dont 3 exemplaires figuraient déjà dans le cabinet de curiosités
(2013).
J'ai exploré :
- le nid dans sa structure (deux ossatures de nids en début de
construction)
- des nids évoquant la nature de matériaux spécifiques à un milieu
- des nids qui nous relient au textile et à la couture ( spécificité de certains
oiseaux)
- des nids qui évoquent tantôt la douceur, tantôt la rudesse.
Échantillons d’eau depuis 2013
Lors de la création de mon premier cabinet de curiosités, j'ai souhaité présenter des oeuvres représentant des éléments de notre monde d'aujourd'hui, précieux, en danger, soigneusement conservés dans des réceptacles.
L'eau a fait partie de mes choix : le caractère vital de son essence, les alertes concernant sa protection, les dangers auxquels elle est exposée, sont autant de critères majeurs.
Les vidéos-échantillons d'eau ont été présentées dans le cadre d' une installation, mettant en scène des flacons précieux
vides de la cristallerie.
Les échantillons durent environ 1 mn
15.
Le son est coupé pour accentuer les effets visuels, le rythme répétitif, et pour mettre en avant l'énergie graphique.
J'évoque l'art cinétique, je crée des tableaux vivants, abstraits ...
Je parle d'un art qui renvoie à soi-même dans la tranquillité, le silence, l'abandon au bercement .
Se détachent deux thèmes : "Cinétique" et "Eau et les herbes".
Dessins 2015
La nouvelle série de dessins s’inscrit dans la continuité des dessins effectués en 2000 et 2010, dans la technique encre sur papier, après esquisse,
à laquelle j'ai introduit des impacts de couleur.
Leur particularité est qu‘ils sont tous dans "l ‘après" d’une sculpture ou d’un groupe statuaire.
Je ressens le besoin de raconter.
Je mets en place des scénarios qui présentent des circuits, des processus, des rencontres.
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